A qui appartiennent les banques en ligne en France ? 

Choisir une banque en ligne est souvent synonyme de frais réduits, de services disponibles 24h/24 et d’une appli bien plus intuitive que celles des banques traditionnelles. Pourtant, une question freine encore beaucoup de futurs utilisateurs : qui se cache réellement derrière ces banques en ligne françaises ? Sont-elles vraiment indépendantes ? Ont-elles les reins assez solides pour protéger notre argent ? Derrière cette interrogation se jouent deux sujets majeurs : la solidité du groupe qui les contrôle et la garantie des dépôts jusqu’à 100 000 € par client.

Car le décor a changé : certaines enseignes ont disparu, d’autres ont été absorbées, et les survivantes sont presque toutes rattachées à un grand groupe bancaire français. Boursobank, Hello bank, Fortuneo, Monabanq ou encore BforBank ne sont donc pas des start-up isolées, mais les bras digitaux de géants bancaires, tous pesant plusieurs milliards d’euros chacuns. Comprendre qui en est propriétaire, c’est comprendre ce qu’on gagne en matière de fiabilité, de service et de sécurité. Et si l’on veut choisir la meilleure banque en ligne, impossible de faire l’impasse sur cette réalité.

BoursoBank appartient au groupe Société Générale

Ex-Boursorama Banque, BoursoBank est la filiale 100 % en ligne de Société Générale. Le changement de nom a été officialisé fin 2023 et accompagne une phase de forte croissance orchestrée par sa maison mère. En 2025, BoursoBank a franchi la barre des 8 millions de clients, très en avance sur son plan, et reste le leader incontesté du marché français des banques en ligne. Cette dynamique s’explique par un modèle à bas coûts, une montée en puissance des services bourse et assurance vie, et surtout un effet d’échelle que seule une grande banque universelle peut soutenir. Pour un particulier, cela signifie que l’enseigne s’appuie sur l’infrastructure, la conformité et la supervision du groupe Société Générale, avec les mêmes mécanismes de protection des dépôts.

Hello bank! est la banque digitale de BNP Paribas

Hello bank! est la marque 100 % mobile du groupe BNP Paribas en France. Elle a passé le cap du million de clients et s’est renforcée en accueillant des clients d’Orange Bank après l’arrêt de cette dernière. Pour l’utilisateur, c’est un point clé : la banque en ligne n’est pas isolée, elle s’inscrit dans le premier groupe bancaire européen par les actifs, avec une structure financière diversifiée et un actionnariat largement institutionnel. Les clients bénéficient de la gamme BNP Paribas comme les moyens de paiement, les crédits, l’épargne, les assurances et l’accès à des parcours de mobilité bancaire simplifiés.

Fortuneo est détenue par Crédit Mutuel Arkéa

Fortuneo est la marque d’Arkéa Direct Bank, entité du groupe Crédit Mutuel Arkéa. C’est un acteur historique de la banque en ligne en France, avec un positionnement tarifs bas et bourse compétitif. Côté taille, Fortuneo revendique désormais plus d’un million de clients, avec des indicateurs d’activité et d’épargne en progression. L’appui d’Arkéa lui offre un cadre prudentiel robuste, des métiers assurance vie via Suravenir et une capacité d’innovation régulière dans les offres d’épargne.

Monabanq relève du Crédit Mutuel Alliance Fédérale

Monabanq a été l’une des pionnières françaises du tout-en-ligne. Elle appartient à Crédit Mutuel Alliance Fédérale, au travers de Cofidis Participation. Cette filiation explique sa culture orientée “service client” et son positionnement accessible, sans condition de revenus, apprécié de profils variés. Les données publiques de clientèle sont moins fréquentes que chez les concurrents, mais la maison mère est parmi les groupes bancaires les mieux capitalisés d’Europe, avec un réseau physique très dense. Pour l’utilisateur, cela se traduit par des opérations possibles sur les automates du groupe et une continuité opérationnelle appuyée par un acteur mutualiste de premier plan.

BforBank appartient au Crédit Agricole

BforBank est la banque en ligne du Crédit Agricole. Après un passage à vide, le groupe a investi pour relancer la plateforme, moderniser l’offre et élargir la cible au-delà des clients patrimoniaux. L’objectif est clair : redevenir un challenger crédible face au trio BoursoBank, Fortuneo et Hello bank, en capitalisant sur la puissance du réseau Crédit Agricole et sur une intégration plus fluide des parcours d’épargne et d’investissement. Pour les particuliers, cela signifie une offre renaissante portée par un actionnariat coopératif solide et une stratégie long terme explicitée publiquement.

Nickel, un cas à part mais 100 % dans l’orbite BNP Paribas

Nickel n’est pas une banque à part entière mais un établissement de paiement, distribué chez les buralistes et positionné sur le compte du quotidien sans découvert. Depuis 2017, Nickel appartient à BNP Paribas tout en conservant une forte autonomie de marque. Sa présence répond à une demande d’inclusion bancaire et à des usages simples. Il ne remplace pas une banque en ligne complète mais peut constituer une brique utile dans la gestion de son budget, en particulier pour tenir ses dépenses variables sous contrôle.

Ce qui a changé ces deux dernières années

Trois mouvements ont marqué la période récente. 

D’abord, le retrait d’ING du marché des particuliers en France, avec plus de 300 000 clients qui ont migré vers Boursorama dans le cadre d’un partenariat.

Ensuite, l’arrêt d’Orange Bank et un parcours d’accueil chez Hello bank, avec une prime dédiée et un transfert simplifié. 

Enfin, la fermeture définitive de Ma French Bank à l’été 2025, La Banque Postale recentrant ses priorités sur le réseau historique. 

Ces épisodes confirment que les marques indépendantes ou adossées à des acteurs non bancaires peinent à atteindre l’échelle et la rentabilité sans le soutien d’un grand groupe bancaire.

Ce que l’appartenance change pour le client

Deux éléments concrets font la différence au quotidien. 

Le premier concerne les coûts. Les comparatifs montrent que les banques en ligne rattachées à de grands groupes conservent une avance sur les tarifs des réseaux traditionnels, même si l’écart s’est resserré avec la hausse générale des frais. 

Le second tient à la continuité des services et à l’accès complet aux produits bancaires : cartes, virements instantanés, crédits à la consommation ou immobilier, assurance vie et PEA. L’ adossement à une grande maison facilite l’extension de gamme, la conformité réglementaire, et la capacité à absorber des pics d’activité.

Rappel sur la garantie des dépôts et la sécurité

Toutes les banques en ligne françaises mentionnées ici relèvent du Fonds de garantie des dépôts et de résolution. Les dépôts sont couverts jusqu’à 100 000 € par client et par établissement, l’indemnisation intervenant en principe sous sept jours ouvrables en cas de défaillance. Les titres détenus sur un compte-titres bénéficient d’une garantie de 70 000 €. Les livrets réglementés sont garantis par l’État, avec un circuit d’indemnisation opéré par le FGDR. 

Cette mécanique est la même que pour les banques de réseau, car les banques en ligne sont des établissements de crédit français ou des marques exploitées par eux.

Comment choisir en pratique?

Une fois rassuré sur l’appartenance et la protection offerte par les banques en ligne, le bon choix dépend d’objectifs concrets. Pour optimiser les frais du quotidien, BoursoBank, Fortuneo et Hello bank! ressortent souvent très bien dans les études sur 2024-2025. Pour un usage bourse régulier, regarder la tarification des ordres, la qualité des applis et l’accès aux PEA devient clé. Si l’on privilégie une relation simple et accessible, Monabanq propose des parcours sans condition de revenus et une approche service client appréciée. Les clients attachés au Crédit Agricole peuvent envisager BforBank, désormais repositionnée, avec un plan d’expansion et des moyens renforcés par la maison mère. L’essentiel est de comparer l’offre de cartes, les plafonds, le coût du découvert, la rémunération de l’épargne de court terme, et l’écosystème d’investissement ou d’assurance vie disponible.

Le message à retenir

Depuis peu, les banques en ligne françaises ne naviguent plus seules. Elles s’appuient dorénavant sur de grands groupes nationaux. Cette appartenance offre un cadre prudentiel solide, des offres complètes et des mécanismes de protection identiques à ceux des réseaux physiques. Les retraits de certains challengers ont clarifié le terrain de jeu, il reste désormais les enseignes capables d’investir massivement et de tenir la promesse d’un service bancaire fiable et d’une expérience fluide, aux meilleurs coûts, sans compromis sur la sécurité.

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