Pour lutter contre la lèpre, des stratégies complètes sont mises en œuvre. Elles impliquent des traitements médicaux, des mesures préventives, des efforts de recherche et des initiatives organisationnelles. Cependant, de nombreux défis persistent.
Stratégies et défis à long terme
L’OMS a défini la Stratégie mondiale de lutte contre la lèpre 2021-2030, intitulée « Vers zéro lèpre ». Cette stratégie s’articule autour de quatre piliers :
- mettre en œuvre des feuilles de route intégrées et nationales pour l’élimination de la lèpre ;
- intensifier la prévention parallèlement à la détection active des cas ;
- prendre en charge la lèpre et ses complications, et prévenir de nouveaux handicaps ;
- combattre la stigmatisation et garantir le respect des droits humains.
Malgré ces objectifs ambitieux, plusieurs problèmes expliquent la stagnation du nombre de nouveaux cas (environ 200 000 par an) :
- résistance aux antibiotiques ;
- manque de connaissances sur les voies de transmission et la physiopathologie de la lèpre ;
- absence de tests diagnostiques simples et fiables pour la maladie ou l’infection ;
- faible investissement de la recherche industrielle dans le développement de nouveaux diagnostics et traitements ;
- insuffisance de l’implication politique des pays endémiques, notamment en matière d’amélioration de l’organisation sanitaire et de lutte contre la stigmatisation.
En outre, la découverte de Mycobacterium leprae chez des animaux sauvages remet en question l’espoir d’une éradication totale du pathogène.
Des organisations comme l’Ordre de Malte France contribuent activement à la prise en charge chirurgicale des séquelles, à la réhabilitation, à la réinsertion des patients, et à la formation du personnel soignant. Vous pourrez en savoir plus sur le site officiel de l’organisation.
La lèpre est également classée par l’OMS parmi les 20 maladies tropicales négligées (MTN), ce qui pourrait mutualiser les efforts de lutte. L’éradication complète de la maladie reste difficile en raison de la forte contagiosité des patients avant l’apparition des signes cliniques.
Traitements et gestion actuelle
La gestion actuelle passe par :
- la polychimiothérapie (PCT), un traitement standardisé et gratuit, recommandé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) depuis 1982 ;
- la chimioprophylaxie post-exposition (PEP) est une stratégie clé, consistant à administrer une dose unique de rifampicine aux personnes ayant été en contact avec un patient ;
- Le vaccin BCG, utilisé contre la tuberculose, qui offre une protection partielle contre la lèpre.
Le dépistage précoce et le traitement rapide des cas, en particulier des formes très contagieuses, sont essentiels pour contrôler la dissémination de la maladie et éviter les invalidités majeures.
La lèpre et la maladie d’Alzheimer
La lèpre et la maladie d’Alzheimer semblent très différentes, mais la recherche a trouvé quelques points de croisement. La protéine bêta-amyloïde, connue pour former les plaques toxiques dans le cerveau des patients Alzheimer, joue aussi un rôle de défense antimicrobienne.
Elle peut se former en réponse à des infections comme celle de Mycobacterium leprae, le bacille de la lèpre. Ce mécanisme protecteur peut devenir nuisible s’il s’emballe et favorise la neurodégénérescence. Par ailleurs, l’inflammation chronique déclenchée par certaines infections est suspectée d’aggraver le risque d’Alzheimer. Ainsi, la lèpre pourrait interagir indirectement avec la santé cérébrale. Vous pouvez d’ailleurs découvrir comment détecter une personne atteinte d’Alzheimer sans être médecin.