Comment prier comme un bouddhiste ?

La prière dans le bouddhisme est cruciale, notamment pour le dharma, mais comment prier comme un bouddhiste ? C’est ce que nous allons voir dans cet article complet et détaillé, voici tout ce que vous devez savoir.

Comprendre la pratique du bouddhisme

Dans la pratique du bouddhisme, la prière revêt une importance centrale. Les membres de cette religion racontent leurs expériences de « prier du fond du cœur ». Ils parlent également de « répondre » à leurs prières. Que veulent-ils dire par de telles déclarations ?

Le dictionnaire définit la prière comme : « Texte, mot ou pensée par lequel le dévot s’adresse à la divinité ». En quoi la culture bouddhiste de la prière s’accorde-t-elle avec cette définition, et en quels aspects diffère-t-elle ?

Il semble que l’humanité se soit engagée dans une certaine forme de « prière » depuis l’aube de l’espèce. À mesure que l’être humain prenait conscience de sa propre impuissance face aux forces de la nature, à la précarité de l’existence et à la mortalité, il commençait à exprimer intensément des sentiments de supplication, de louange ou d’action de grâce.

La religion s’est développée à partir de la prière, et que l’idée et l’acte de prière précèdent la forme même que les différentes traditions religieuses ont donnée, de temps en temps, à cette action primordiale de l’être humain.

La prière bouddhiste peut également être considérée comme une expression concentrée de ces mêmes sentiments d’aspiration, de recherche et d’appréciation. Il se distingue cependant par le fait que le bouddhisme place le « divin » dans la vie de chaque pratiquant. Le but fondamental de la prière bouddhiste est donc d’éveiller les capacités internes innées de force, de courage et de sagesse et non d’invoquer des forces ou divinités extérieures.

De plus, comme dans de nombreuses pratiques spirituelles orientales, une expression « physique » de la prière est également importante qui, pour les pratiquants du bouddhisme, prend la forme de la lecture – matin et soir – de deux parties du Sutra du Lotus et de la récitation du Nam-myoho. -renge-kyo, le nom de la Loi mystique qui sous-tend la vie elle-même et que Nichiren a tiré du titre du Sutra du Lotus.

Le fait que la récitation soit entonnée de manière sonore exprime le concept selon lequel, dans le bouddhisme, la prière n’est pas simplement une méditation visant l’intérieur de la vie, mais un acte qui manifeste les qualités internes potentielles, les faisant apparaître dans le monde réel.

Comment prier comme un bouddhiste ?

Les bouddhistes dirigent la récitation de Nam-myoho-renge-kyo vers un objet de culte, le Gohonzon : il s’agit d’un mandala, c’est-à-dire d’une représentation symbolique de l’état idéal de la Bouddhéité, ou de l’Éveil, dans lequel toutes les tendances et impulsions de la vie – du plus bas ou dégradé au plus élevé ou noble – agit en harmonie pour atteindre le bonheur, la créativité et la sagesse.

Le Gohonzon n’est pas une « idole » ou un « dieu » auquel on peut invoquer ou s’attirer les bonnes grâces, mais un outil de réflexion et un catalyseur de changement interne positif.

Les bouddhistes sont encouragés à exprimer leurs prières de manière spécifique et concrète, en se concentrant sur les problèmes, les espoirs ou les préoccupations auxquels ils sont confrontés dans la vie quotidienne.

Le bouddhisme de Nichiren en particulier met en évidence le caractère indissociable des « désirs terrestres » et des Lumières. En fait, Nichiren a déclaré qu’en « brûlant » le « bois » de nos désirs par l’action de la prière, nous parvenons à développer la « flamme » d’une énergie renouvelée et la « lumière » de notre sagesse. La prière bouddhiste représente donc le processus par lequel les désirs et la souffrance se transforment en compassion et en sagesse.

Ce chemin implique une réflexion sur soi, et passe nécessairement par la confrontation – parfois douloureuse – avec ses tendances négatives les plus profondément enracinées. « La pratique des enseignements bouddhistes – écrit Nichiren Daishonin – ne vous soulagera pas du tout des souffrances de la naissance et de la mort à moins que vous ne perceviez la vraie nature de votre vie. Si vous recherchez l’Éveil en dehors de vous-même, même accomplir dix mille pratiques et dix mille bonnes actions sera inutile, comme si un pauvre homme comptait jour et nuit la richesse de son prochain, sans gagner ne serait-ce qu’un centime.

Les pratiquants sont également encouragés à lier étroitement la prière aux actions et aux comportements de la vie quotidienne. La prière n’est sincère que si elle est cohérente avec l’action. Pour transformer concrètement sa vie, il faut donc activer la détermination et la prière, l’engagement et la sincérité.

Par la récitation de Nam-myo-renge-kyo, on peut activer la condition vitale la plus élevée : la « nature de Bouddha ». Ce potentiel – présent dans toute forme de vie – est la même Loi mystique qui imprègne tout l’univers infini. La prière est le processus constant de réalignage de nos vies individuelles (« petit moi ») avec toutes leurs impulsions et désirs, avec le rythme de l’univers vivant (« grand moi »).

Au cours de ce chemin, également appelé « révolution humaine », des capacités – jusqu’alors peu utilisées ou totalement inexprimées – telles que la connaissance de soi, la sagesse, la vitalité et la persévérance sont pleinement activées. Et comme dans la philosophie bouddhiste il n’y a pas de séparation entre le monde intérieur des êtres humains et leur environnement, les changements qui se produisent en nous se reflètent également à l’extérieur de nous, dans des situations extérieures. Expérimenter une « réponse » aux prières est le résultat concret et visible de ce processus.

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