La question de la 27ème lettre de l’alphabet revient souvent, car 26 sont connues après tout, alors qu’elle est-elle ? C’est ce que nous allons voir dans cet article complet et détaillé.
Qu’est-ce que l’alphabet ?
Les langues ont des alphabets différents ou des manières différentes de représenter les langues, le notre est par exemple l’alphabet latin, d’ailleurs le calendrier est basé sur Rome, Juillet étant par exemple le Julius de Julius Cesar.
Une langue , comme nous l’avons vu , est un système de signes qu’une communauté utilise pour communiquer par écrit ou oralement. Une organisation chrétienne américaine, SIL International (Summer Institute of Linguistics), dans Ethnologue : Languages of the World, a catalogué, en 2015, le nombre impressionnant de 7 472 langues mais toutes ne sont pas écrites et encore moins ont un alphabet à part entière.
L’alphabet est un ensemble de signes graphiques qui sont définis comme des lettres, et les lettres, dans la liste alphabétique, se succèdent selon un ordre fixe particulier, c’est d’ailleurs l’une des premières choses apprises à l’école.
Si l’alphabet prend en compte les phonèmes, c’est-à-dire les sons du langage (divisés en voyelles et consonnes), l’idéographie se caractérise par la manière différente dont les signes sont représentés.
Les écritures idéographiques sont les anciennes écritures sumériennes et égyptiennes, mais les écritures idéographiques existent encore aujourd’hui. L’écriture idéographique consiste à utiliser des symboles pour représenter des idées, c’est-à-dire ce que nous imaginons.
Ces symboles sont en fait des idéogrammes. L’écriture chinoise est encore aujourd’hui, après quelques réformes visant à sa simplification, une écriture idéographique. Apparue aux XVIIe-XIVe siècles avant JC, chaque caractère de l’écriture chinoise est une syllabe. Un pourcentage minimum de caractères est constitué de pictogrammes, c’est-à-dire de signes graphiques qui représentent l’objet tel que nous le voyons. Des variantes de l’écriture chinoise sont utilisées dans l’écriture japonaise.
Un système d’écriture complexe : l’écriture japonaise
Un cas particulier en termes de complexité est celui de l’écriture japonaise . Cette écriture utilise en effet trois types de caractères : les logogrammes (c’est-à-dire la représentation graphique d’un morphème ou d’un mot ; ils dérivent de l’écriture chinoise ), deux syllabaires (hiragana et katakana , deux alphabets syllabiques dans lesquels chaque caractère correspond une syllabe ; le hiragana est composé de formes cursives et de traits arrondis, le katakana de formes rigides et anguleuses), l’ alphabet latin (utilisé pour des cas exceptionnels : signalisation routière, panneaux, etc.).
L’écriture japonaise est très proche de l’écriture chinoise en raison de l’utilisation intensive de logogrammes (que l’on peut appeler sinogrammes, c’est-à-dire des caractères chinois) ; il s’en éloigne car il n’a pas de tons, il est sans ton .
L’ alphabet latin est quant à lui l’alphabet le plus répandu au monde car il est utilisé dans la plupart des systèmes d’écriture. Il est composé de graphiques correspondant aux sons, divisés en consonnes et voyelles.
Les anciens Romains utilisaient 23 graphiques ; au fil du temps, le « W » anglo-saxon ainsi que le « U » et le « J » qui figuraient dans les textes de la Renaissance leur furent ajoutés.
L’alphabet latin est né au VIIIe siècle avant JC et dérive de l’alphabet grec. Au début, il était composé de lettres majuscules, mais au Moyen Âge, on a commencé à utiliser des lettres minuscules. L’alphabet latin est utilisé dans notre langue, dans la plupart des langues romanes, en anglais, en turc et dans bien d’autres.
L’alphabet Grec est quant à lui né vers le IXe siècle avant JC, l’alphabet grec dérive de l’ alphabet phénicien, dans lequel chaque lettre correspondait à un son, auquel il ajoutait des lettres correspondant à des voyelles. L’alphabet grec est composé de 24 lettres : 17 consonnes et 7 voyelles.
Pour les langues slaves , c’est-à-dire le russe et les autres langues de l’ex-Union soviétique, le bulgare, les langues de l’ex-Yougoslavie, l’ alphabet cyrillique est utilisé . L’alphabet cyrillique dérive de l’alphabet glagolitique , un alphabet créé par un missionnaire, Cyrille , et son frère Méthode pour traduire des textes sacrés, et composé de 40 caractères.
Le cyrillique a été préféré au glagolitique car il était plus simple et plus proche de l’ alphabet grec . Avec Pierre Ier le Grand (1682-1725), les lettres sont devenues plus proches de celles de l’alphabet latin, de sorte qu’aujourd’hui les caractères cyrilliques ressemblent pour la plupart aux caractères latins.
Un cas particulier est celui de l’alphabet arabe. Cet alphabet, en effet, ayant été utilisé dans l’écriture du Coran (le texte sacré de la religion islamique), s’est répandu suite à la diffusion de la religion islamique elle-même.
L’alphabet arabe s’écrit de droite à gauche. Il est composé de 28 lettres auxquelles s’ajoute le ḥamza, lettre à elle seule qui représente à la fois le coup de glotte et la voyelle longue [a:]. C’est un alphabet consonantique : seules les voyelles longues comportent des signes graphiques.
Quelle est la 27ème lettre de l’alphabet ?
Venons-en au vif du sujet. La 27ème lettre de l’alphabet est l’esperluette qui était un mot, et ce mot s’écrit &. Pour ce qui est de son origine, avant 79 après JC (qui est le premier exemple définitif que nous ayons de l’esperluette, sous la forme d’un graffiti pompéien), les écrivains ont adopté un raccourci pour et qui l’a transformé en ligature (deux ou plusieurs lettres réunies pour former un seul symbole), de la même manière que « a » et « e » sont parfois écrasés dans « æ » (connu sous le nom de « cendre ».)
L’esperluette a considérablement évolué au cours des siècles qui ont suivi, et il faut vraiment plisser les yeux pour trouver le « e » et le « t » caché dans sa forme moderne la plus courante (&), bien que les origines de la ligature soient plus faciles à distinguer dans différentes polices et évolutions antérieures.
Mais malgré sa popularité considérable, le « & » n’a reçu son nom qu’au XIXe siècle, lorsque, il était souvent enseigné aux écoliers comme la 27e lettre de l’alphabet. La légende populaire prétend que le glyphe tire son nom de son utilisation fréquente par l’auteur de la mesure « ampère », le scientifique français André-Marie Ampère (comme dans « c’est celui d’Ampère et »).
Au XIXe siècle, parmi les apprenants de l’alphabet, il était courant d’attacher l’expression latine « per se », signifiant « par elle-même », à des lettres simples qui pouvaient aussi être des mots (comme « I » et « A »), comme dans « en soi , je », signifiant « la lettre « je » en elle-même ». Suivant cette tradition, les jeunes étudiants apprenant leur alphabet de 27 lettres apprenaient à réciter de A à Z, puis à ajouter le « & » en disant « et, en soi , et » à la fin.
Et de nos jours, cette lettre n’est plus officiellement dans l’alphabet, mais elle est toujours présente dans les titres, mais le « et » à très largement pris le dessus dans notre alphabet.